Interview

Urbaplan, bureau d’urbanisme genevois

«Beaucoup de discussions intéressantes tournent autour de l’équilibre entre contrainte et liberté»

 

Le bureau d’urbanisme genevois Urbaplan présente les thématiques clés concernées par la
question posée aux membres du Forum Citoyen et apporte leur expertise en appui à l’équipe de facilitation. Igor Andersen, Marcos Weil, ses directeurs associés et Anne Veuthey, sa géographe-urbaniste, partagent leurs réflexions samedi 27 mars 2021 au terme d’une première longue journée de travail.

Densité et qualité urbaine, urbanisme et santé, nature et biodiversité, neutralité carbone. Qu’est-ce qui vous a frappé lors de la discussion autour de ces thèmes?

Marcos Weil: Les participant·e·s ont une vision assez négative de Genève et de ce qui s’y passe. À les écouter, rien ne va bien, on ne tient pas compte du patrimoine, tout est moche, on découvre les projets après-coup…

Igor Andersen: Beaucoup de discussions intéressantes tournent autour de l’équilibre entre contrainte et liberté. Pourquoi est-ce que l’État n’oblige pas davantage de toitures végétalisées, de plantations d’arbres, de panneaux solaires ou de constructions en bois.

Anne Veuthey: Il y a une crainte face à la transformation de la ville et une forte demande d’informations pédagogiques autour du solaire, des arbres, de la biodiversité, de la pleine
terre.

IA: L’intérêt est vraiment partagé sur ce qui touche au paysage. Les gens demandent davantage de vert, de végétalisation et de nature.

Quels points ont été particulièrement discutés par les participant·e·s à votre table ?

MW: La discussion sur l’urgence climatique. Comment arriver à changer dans des délais si courts sans changer radicalement nos modes de vie? Est-ce qu’il faut une dictature? Est-ce
qu’il ne faut pas partager cette information sur l’urgence climatique avec tous les habitant.e.s pour décider ensemble des mesures à prendre ?

AV: En constatant qu’il y a tellement d’efforts à fournir, certaines personnes voulaient savoir si la technologie peut répondre aux problèmes et d’autres se demandaient s’il faudrait agir sur la démographie, en limitant le nombre d’enfants par exemple. Tout n’est pas éthiquement pas faisable, ni même efficace d’ailleurs !

IA: Le contexte du Covid-19 a démontré que si quelque chose est vraiment important, on peut agir très, très vite. Il y a une réelle prise de conscience de l’urgence climatique et l’idée
que ce qu’on a fait pour le Covid, on peut le faire pour le climat.

Dans quel état d’esprit sentez-vous les personnes tirées au sort et participants au Forum Citoyen?

AV: Les gens sont intéressés, les débats sont très vivants.

IA: La discussion est assez décomplexée et ouverte sur le changement. Il n’y a pas d’inhibitions, c’est souvent le cas dans les expériences similaires. Les gens sont souvent plus prêts à changer que ce que l’on veut bien laisser croire.

AV: A ma table, quelqu’un a déclaré qu’arrêter de manger de la viande pour limiter le réchauffement climatique était maintenant totalement ok pour lui. Les changements sont parfois rapides!

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