Accueil » Délibérations: vers la construction de l’avis final » Ernst Zürcher: les arbres, l’humain et la nature
La journée du samedi 8 mai s’est terminée par la présentation de l’ingénieur forestier Ernst Zürcher, professeur et chercheur en sciences du bois à la Haute École spécialisée bernoise, chargé de cours à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et à l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ), auteur de l’ouvrage “Les Arbres, entre visible et invisible: S’étonner, comprendre, agir”. Il a offert aux membres du Forum Citoyen sa réflexion sur l’homme et la nature, les a invités à changer leur rapport au monde et à le pacifier par un voyage à travers les cinq sens. Citations choisies.
L’arbre, champion de la lenteur
“L’arbre est un éloge de la lenteur. Il croît de manière peu visible et parvient à déployer une couronne, à fleurir et à éclore chaque année grâce à la puissance végétative. L’arbre est capable de se mettre avec d’autres arbres et de créer une communauté. Il s’associe à d’autres arbres et crée une forêt (ce qui n’a rien à voir avec la monoculture). L’enveloppe de la terre est une enveloppe de végétation. On pensait que les arbres poussaient bien sous les tropiques, car il faisait chaud et humide. En réalité, on a réalisé que c’est le contraire: il fait chaud et humide, car il y a des arbres.”
Le bien-être, une perception sensorielle
“Le bien-être est une perception sensorielle. L’ombre des arbres amène des structures vivantes qui plastifient la lumière et les couleurs et offre des jeux de lumière que l’on est amené à admirer. Une rue avec ou sans arbre offre une immense différence de perception. L’arbre amène donc du bien-être, occupe l’espace et le démultiplie. Voir des arbres a un effet régénérant, voir des arbres est bénéfique.”
Le chant des oiseaux, pour être plus heureux
“Entendre les oiseaux rend plus heureux et a un effet positif sur la croissance des plantes via l’acoustique vibratoire. Grâce aux oiseaux, la forêt chante et offre une forme de bien-être pour les plantes.”
L’odeur des plantes, pour replonger en enfance
“Enlever les odeurs de la ville la rend fade et inintéressante. Je me souviens de l’odeur des tilleuls en fleur à Zurich. Les odeurs sont des madeleines de Proust qui nous accompagnent toute une vie et augmentent notre espace-temps personnel. Grâce aux odeurs, on peut voyager d’une époque à l’autre.”
“ Les arbres près des cascades et des cours d’eau font de l’ionisation négative qui active les sens.”
“Au niveau du goût, savoir d’où viennent les choses doit nous aider à mieux décider où nous allons.”
Retrouver le contact avec la terre, toucher les arbres
“Dans cette période où l’on n’a plus le droit de se toucher, où l’on est à distance, que faire de nos mains? Toucher les arbres vous fera du bien, ce sont des puissances vivantes incroyables.”
“Auparavant, nous marchions pieds nus ou avec des semelles en cuir. Nous étions en contact avec la terre. Nous avons compris depuis que lorsque l’on marche ainsi un courant électrique nous traverse. La redécouverte de ce phénomène a permis de montrer que lorsque nous avons des inflammations, le flux électrique a un effet antioxydant, tout particulièrement sous les arbres.”
“Lorsque l’on pratique la méditation en pleine conscience, on baisse nos fréquences électromagnétiques et on se rapproche de celles des arbres.”
Le nombre d’or, dans la nature, dans notre corps
“Le nombre d’or est partout dans la nature, dans le corps humain, dans les pyramides et il a été repris par les artistes. Se rapprocher de la nature, faire comprendre que nous sommes nature nous-même. Nous sommes arbres et nous devons comprendre ce que la nature attend de nous.”
L’urgence climatique et les arbres
“Les arbres n’ont plus le même statut qu’il y a cinq ans. Ils sont dans une étape d’urgence climatique. La chose la plus solide pour nous accompagner dans le réchauffement climatique, c’est les arbres. Ce sont des climatiseurs naturels en ville, par leurs feuilles et leur évapotranspiration.”
Initié par le Département du territoire, le Forum Citoyen de Genève est mis en place en collaboration avec l’Université de Genève